La russophobie

Avant de commencer cette interview, Reflet Flash tient à rappeler qu'il condamne la guerre fratricide entre l'Ukraine et la Russie. Aujourd'hui, nous voulons dénoncer et déplorer la montée de la russophobie à l'encontre de personnes respectables, d'origine russe, vivant chez nous depuis plusieurs années (ce phénomène, grandissant partout en Europe, nous a été notamment confirmé par un médecin pratiquant à Berlin en Allemagne).
Nous avions déjà interviewé Angela en juin 2021 (RF119) dans le cadre de la gestion de la covid en Russie. Nous étions loin de penser qu'une année plus tard, nous allions à nouveau la solliciter pour s'exprimer sur un climat de guerre entre sa Russie natale et nos pays occidentaux.
Cette interview est à visionner via : https://youtu.be/oK3fOcReJK8
F.L. : Tout d'abord, pouvez-vous nous rappeler votre profession ?
Angela : Cela fait 15 ans que je suis en Belgique. J'ai une formation de médecin généraliste, kiné et ostéopathe mais je n'ai jamais eu l'occasion de pratiquer en Belgique parce que, quelque part, je ne suis pas la bienvenue...(rires). Mais de l'autre côté, il y a toujours de gentilles et magnifiques personnes. Les règles pour pouvoir pratiquer sont différentes entre nos pays. Ici, on me dit : «vos diplômes ne sont pas reconnus, pour pouvoir exercer, vous devez recommencer vos études». Ceci malgré que l'anatomie du corps humain soit la même partout ! A partir de 2014, je me suis installée comme indépendante à titre privé.

F.L. : Comment vivez-vous ce comportement actuel hostile à l'égard de la Russie ?
Angela : Je souffre, c'est difficile, c'est dur... Être Russe aujourd'hui, ce n'est pas très bien vu ici ! Cela me touche beaucoup, cela fait mal parce que l'on m'agresse, on m'attaque par messages ou autres. Être Russe, c'est être considérée comme une personne mauvaise !

F.L. : Sans vouloir rentrer dans votre vie privée, vous êtes arrivée en Belgique en 2010. Vous avez un fils unique de 15 ans qui a double nationalité. Au vu de la situation, regrettez-vous votre terre natale ?
Angela : C'est une question un peu difficile à répondre : regretter, non ! Mais... (il y a toujours un mais), j'ai eu un parcours très compliqué…

F.L. : Vos parents et le reste de votre famille vivent en Russie. Actuellement, est-ce un problème pour aller leur rendre visite ?
Angela : Ah oui ! C'est un grand problème ! L'Europe n'est pas très amie avec la Russie ! Elle a supprimé les lignes aériennes directes et les moyens de contacter. Heureusement, qu'il y a encore internet pour communiquer. D'habitude, chaque année à pareille époque, je rends visite à ma famille. J'en suis empêchée. Il y a moyen de s'y rendre par des pays étrangers étant toujours ouverts mais ceci en changeant plusieurs fois d'avion. Le coût du voyage est énorme. Il faut compter quatre fois plus cher !

F.L. : Pouvez-vous nous donner votre vision personnelle de cette guerre ?
Angela : J'espère que cela va finir bien pour tout le monde. Car la guerre, c'est une mauvaise chose. Les gens, les peuples en sont les victimes. Certains perdent des membres de leur famille. Personnellement, je pense que ce ne sera pas facile d'avoir la paix…

F.L. : Que pensez-vous de l'arrivée massive des Ukrainiens dans les pays de l'Union Européenne ainsi que de tous les moyens d'accueil mis à leur disposition ?
Angela : J'accepte tout le monde, moi-même je suis une étrangère arrivée en Belgique. Mais de quelle manière ? Cette question, ce serait bien de la poser à des Ukrainiens qui sont accueillis. Ce n'est pas moi à juger. C'est à eux de dire que se passera-t-il après cela ? En Belgique, pour les pauvres et les sans domicile fixe qui sont dans la rue, je me demande pourquoi sont-ils toujours dehors ? Pourquoi on laisse tomber les vrais Belges et que l'on accueille des étrangers ? Moi, je suis active et à mon compte. Je n'ai jamais demandé d'aide quelconque à la Belgique. C'est différent ! Il est difficile de pouvoir répondre...

F.L. : Comment voyez-vous l’issue de cette guerre où on déplore des victimes civiles ?
Angela : Cela me fait un peu mal de dire vraiment ce que je pense et ce que je crois. J'ai deux visions sur cela et encore une fois, je suis croyante et cela va finir bien pour tout le monde ! C'est une question provocante sur laquelle j'ai du mal à me taire mais je n'oserais pas m'exprimer. La réponse est déjà dans votre question...

F.L. : Quelle est, selon vous, la véritable personnalité de Vladimir Poutine. Est-ce, comme les médias occidentaux aiment à nous le marteler, un homme qui pourrait créer un réel danger pour le monde ?
Angela : Danger ! Non ! C'est dommage que vous ne connaissez pas, comme moi, un Russe qui grandit là-bas, qui y fait ses études… Toutes les familles qui vivent en Russie connaissent la vérité, la réalité de la vie quotidienne. Vous ne savez pas son gentil côté car votre télévision a pour but de ne vous raconter que son côté contraire. Tout le peuple russe, sauf une infime minorité provoquée je ne dirai pas par qui..., constate qu'il a amélioré la vie des familles et elles sont contentes. Il y a 20 ans, lorsque moi j'y menais mes études, il n'y avait pas le niveau de vie qu'il y a aujourd'hui. Il n'a fait que l'améliorer, on ne peut donc pas dire qu'il est dangereux. Sinon, comment il tient un pays durant 20 années sans guerre, en restant en place comme président ? Il nous protège. On l'aime bien, il a fait progresser la liberté, la nouveauté. Je n'ai pas quitté la Russie parce qu'elle est dangereuse, je suis ici par rapport à ma vie privée et mon travail. Avant ce conflit, j'étais libre de faire des allers-retours en Russie. Le peuple russe a voulu que Vladimir Poutine soit à la tête du pays. Il a tout d'abord annoncé ce qu'il voulait faire et il l'a fait ! Jusque là, il a toujours tenu sa parole. On n’a rien à regretter : que ce soit pour l'éducation des enfants, les soins de santé, les hôpitaux, les nouvelles technologies... On n'a vu que des progrès et du mieux ! Nous, on ne peut pas mentir sur cette réalité où on n'a vu que des belles choses.

F.L. : Quelque chose à ajouter ?
Angela : Il n'y a pas de mauvaise nationalité, il y a des mauvaises personnes dans toutes les nationalités. Que dire ? On vous aime et la paix pour tout le monde !

NDLR : Cette interview a été filmée, si nous avions la chance de pouvoir parler aussi bien le russe que notre interviewée ne parle le français, nous serions à féliciter ! A noter qu'Angela est reconnue interprète : elle parle 7 langues et 13 dialectes ! Cependant, pour une parfaite compréhension, nous avons quelque peu remanié les réponses dans le respect de leur authenticité sans les avoir ni édulcorées, ni durcies. Ceci étant à signaler tant le sujet est délicat !
Si vous désirez la retrouver en vidéo, n'hésitez pas à la visionner sur :